Dr House serait jaloux : 3 IA qui répondent plus vite que nous
Introduction
Dr House serait jaloux.
Lui avait une équipe entière, des heures d’antenne et une musique dramatique pour trouver “LE” diagnostic improbable. Toi, tu as 20 minutes de consultation et un patient qui veut une réponse claire.
La bonne nouvelle ? Des outils d’IA médicale comme Paperdoc, Perplexity ou OpenEvidence peuvent aujourd’hui fournir une synthèse sourcée en quelques secondes.
Tour d’horizon (définitions, contexte)
- Perplexity : assistant de recherche « généraliste » qui cite systématiquement ses sources. Bien paramétré pour un usage médical, il devient beaucoup plus pertinent.
- Paperdoc : moteur pensé par un médecin, pour des médecins. Résume les articles, affiche facteurs d’impact et consensus, et vise une lecture rapide et exploitable.
- OpenEvidence : plateforme médicale « mastodonte », déjà très utilisée aux États-Unis, avec accès en plein texte à des revues comme le NEJM et le JAMA. Gratuit avec quota mensuel pour les médecins inscrits.
Ce que ça change pour nous
- Accès rapide à une information vérifiable : liens directs vers les sources, possibilité de remonter à l’article.
- Appui décisionnel : synthèses, niveaux de consensus, et, pour OpenEvidence, modules d’aide à la prise en charge fondés sur la littérature.
- Organisation de la consultation : tu peux interroger l’outil pendant que le patient s’installe, puis ouvrir les sources clés après la visite pour documenter ton raisonnement.
Cas concret (exemple vécu)
Question patient : « Les IPP donnent-ils des démences ? »
- Perplexity : tu actives la recherche approfondie, demandes les sources web + académiques, et tu obtiens une synthèse sourcée à parcourir rapidement.
- Paperdoc : tu poses la question, la plateforme te renvoie une synthèse avec facteurs d’impact et % de consensus, facilitant la pondération.
- OpenEvidence : tu explores directement le texte intégral des grandes revues, avec une granularité utile si tu veux préciser populations, doses, ou durées d’exposition.
Avantages et limites (outil par outil)
Perplexity
Atouts
- Sources visibles d’emblée ; forte capacité de recherche si bien personnalisé.
Limites - Outil grand public : nécessite un réglage précis (profil « médecin », filtrage vers sociétés savantes, etc.).
Paperdoc
Atouts
- Pensé pour nos usages : résumés, impact factor, consensus ; ergonomie claire.
Limites - Quotas gratuits limités ; se concentre sur les revues internationales (peu de recommandations locales/sociétés savantes non publiées en revue) ; parfois lent/buggy.
OpenEvidence
Atouts
- Accès direct au NEJM, JAMA ; recherches très précises ; gratuité avec quota pour médecins. Fort taux d’adoption annoncé aux États-Unis.
Limites - Standards et contextes US (ATB, pratiques) ≠ recommandations françaises ; questions sur l’usage des données et la finalité marketing ; nécessite d’insister parfois pour obtenir des réponses plus détaillées.
Quatre points d’attention (à ne pas négocier)
- Aucune donnée patient identifiable (nom, date de naissance, document non anonymisé) dans ces outils.
- Hallucinations : l’IA peut inventer ou sur-interpréter. Toujours remonter aux sources.
- Biais d’interprétation : raccourcis possibles ; vérifier méthodologie, population, critères de jugement.
- Responsabilité : la décision médicale nous revient, pas à l’outil.
Conseils pratiques pour démarrer (5 minutes montre en main)
1) Perplexity : le « couteau suisse » bien réglé
- Ouvre les paramètres profil et déclare-toi médecin.
- Filtre les sources : privilégie sociétés savantes et revues ; exclus les sites que tu ne souhaites pas voir.
- Active la recherche approfondie + sources académiques.
- Si besoin, demande à l’outil de t’écrire ton propre “prompt de personnalisation” (en anglais, souvent plus précis).
2) Paperdoc : la synthèse orientée clinicien
- Utilise tes crédits gratuits pour tester sur 2–3 questions fréquentes du cabinet.
- Appuie-toi sur le % de consensus et l’impact factor pour prioriser les lectures.
- Garde en tête la couverture limitée aux revues internationales.
3) OpenEvidence : la cavalerie lourde
- Inscription : envoie une preuve d’inscription à l’Ordre ; accès gratuit avec ≈ 5 recherches/mois.
- Pour une question complexe, pousse l’outil (relances, précisons de sous-populations).
- Intègre ses apports… en les recadrant au contexte français (ATB, référentiels nationaux).
Et demain ?
Aux États-Unis, OpenEvidence teste déjà un module type « Visite » : transcription de consultation + proposition de conduite à tenir et ajustements selon résultats (biologie, imagerie). Prometteur… mais à manier avec prudence côté données et transposabilité aux pratiques françaises.
Conclusion
House n’aurait sans doute pas supporté de partager la vedette avec une IA. Pourtant, ces outils ne volent pas la vedette : ils accélèrent le travail de recherche, laissent plus de place à l’écoute du patient et au raisonnement médical.
En clair : Dr House resterait le héros télé, mais toi tu gagnes un coup de pouce bien réel pour ta pratique quotidienne.